Requiem pour une vache

Quand j'étais petite, mon grand-père exploitait une ferme avec une vingtaine de vaches.
Ces vaches, mes grands-parents les connaissaient bien: elles avaient toutes un nom, leur place à l'étable; on connaissait leur caractère: les leaders, les nonchalantes, les rancunières, les flemmardes.
Elles passaient leur vie entre l'étable et les prairies; et nous passions nos vacances à "aller chercher les vaches", et à "ramener les vaches aux champs".
Quand elles tombaient malades, ce qui était rare car elles étaient résistantes, c'était le branle-bas de combat, pour sauver la bête quand c'était possible.
Bref, elles faisaient partie de notre monde.


 

J'ai visité ce weekend une ferme qui pratique l' agriculture intensive. Quel choc!!!
Les vaches de mon enfance ont été transformées en machines à produire du lait: les manipulations génétiques et la sélection des races ont fabriqué des super robots, dont la productivité est surveillée par des ordinateurs.
Les laitières doivent fournir 11000 litres de lait par an, ce qui est énorme.
Ces vaches sans corne ne sortent plus dans les champs, elles restent toute la journée dans les "stabules", à manger de la nourriture calibrée.
Surtout, ne pas faiblir, tomber malade ou se blesser, car la vache défaillante est destinée à l'abattoir.
Bientôt, les vaches de cette ferme seront traites par un robot. Quoi de plus normal, finalement?
Des machines à produire le lait, nourries par des robots, traites par des robots, tout est cohérent.

Le conseil de Suzanne:

Dans un éditorial d'octobre 2000 " La chair des animaux martyrs est toxique", Michel Dogna conclut par ce raccourci: conscience = bio = respect des animaux. Je rajoute respect des animaux = bonne santé pour le consommateur éclairé.
Personne ne nous oblige à être complice de ces pratiques barbares.
La viande et le lait issus de ces exploitations ne valent rien du point de vue énergétique. A fuir absolument.