Remise en cause de l'obligation vaccinale.

Voici un article paru hier dans "Le quotidien du Médecin". Peut-être une ouverture pour ceux qui militent depuis longtemps pour la liberté vaccinale:

"Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) appelle dans un avis publié hier sur son site à un renouveau de la politique vaccinale et réclame l’intervention des autorités sanitaires. Le HCSP qui s’est autosaisi a souhaité analyser la situation française au regard de l’obligation vaccinale. Il s’est aussi penché sur le problème des obstacles financiers à l’accès à la vaccination.
L’enjeu : améliorer la couverture vaccinale pour certains vaccins. Le HCSP le rappelle avec force : la vaccination est « probablement l’action de santé publique la plus efficace » et « à l’exception de l’eau potable, aucune modalité d’intervention – y compris les antibiotiques – n’a eu autant d’impact sur la réduction de la mortalité et la croissance de la population ». En dehors de la variole (éradiquée en 1980), la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont désormais des maladies rares grâce à la vaccination obligatoire.

Remise en cause des vaccins recommandés

Toutefois, de nombreux vaccins ont été introduits au calendrier vaccinal et, depuis 1964, aucun n’a été rendu obligatoire. Ce double régime pose problème notamment pour certains vaccins recommandés dont les bénéfices peuvent être remis en cause avec des difficultés à obtenir une couverture vaccinale satisfaisante.
Ces difficultés ont amené la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale et l’Académie nationale de pharmacie à se positionner en faveur de l’élargissement de l’obligation vaccinale.
Le HCSP interroge une telle mesure. D’autant que la France est, avec l’Italie, le seul pays qui a encore une obligation vaccinale. « Les pays européens de niveau comparable à la France obtiennent toutefois des couvertures vaccinales supérieures à 90 % sans obligation », souligne le HCSP. Par ailleurs, le HCSP relève que certaines maladies comme l’hépatite B et les infections à papillomavirus pour lesquelles la vaccination est recommandée « ont un fardeau comparable, voire plus important que celui des maladies pour lesquelles la vaccination est obligatoire ». Chaque année, on compte 1 300 décès par cirrhose ou cancer de foie et 1 000 décès par cancer de col de l’utérus.

Une source de confusion

En plus de ce paradoxe, l’obligation vaccinale pose des difficultés dans son application. Le double régime (obligatoires/recommandées) est en défaveur des vaccins recommandés qui peuvent être discrédités et est « une source d’incompréhension tant pour les professionnels de santé que pour la population générale ». Le HCSP note aussi que les vaccins combinés administrés chez les enfants peuvent comporter des valences vaccinales de deux régimes différents. « Il est actuellement obligatoire chez les jeunes enfants à l’aide de vaccins commercialisés », souligne le HCSP. Enfin, un même vaccin peut bénéficier d’un régime indemnitaire différent selon qu’il a été administré dans le cadre de l’obligation vaccinale ou de la recommandation.

Une politique plus volontariste

Le HCSP ne tranche sur le maintien ou non du principe de l’obligation vaccinale en population générale car, dit-il, ce choix « relève d’un choix sociétal lequel mérite un débat que les autorités de santé se doivent d’organiser ». Si l’obligation était maintenue, la liste des vaccins obligatoires devra être révisée et faire l’objet d’un avis du Haut Conseil de la santé publique. Le statut juridique devra être défini pour toutes les vaccinations inscrites au calendrier vaccinal et les modalités de traçabilité des propositions faites par le médecin et d’un éventuel refus des parents devraient être définies. De même, les responsabilités des personnes refusant une vaccination recommandée ainsi que celles du médecin qui ne la proposerait pas devront être précisées. Le HCSP souligne en outre qu’une forte communication devra accompagner toute modification afin qu’elle ne soit pas vécue comme « une reculade ».
Le Haut Conseil de la santé publique appelle aussi à un renouveau de la politique vaccinale qui doit, selon lui, devenir « beaucoup plus volontariste ». Pour cela, il lui semble nécessaire de « promouvoir une nouvelle organisation qui rende plus accessible la vaccination ». Le HCSP propose d’élargir les lieux de vaccination (établissements scolaires, enseignement supérieur, établissements de santé, entreprises, maisons de retraite), d’élargir les compétences de certains professionnels de santé à vacciner et de renforcer la formation initiale et continue des professionnels de santé à la vaccination.
Par ailleurs, le HCSP demande qu’une prise en charge complète des vaccinations soit garantie.

Levée des obstacles financiers

L’avis analyse d’ailleurs les obstacles financiers qui grèvent l’accès à la vaccination. Actuellement, 80 % de toutes les vaccinations sont réalisées dans le système libéral. Le HCSP considère que le dispositif public de vaccination actuel est « illisible, complexe et inégalitaire ». En dehors des centres de PMI, l’offre peu connue du grand public comprend une multitude de structures aux statuts et aux modes de financement différents. Le HCSP veut que tous les vaccins obligatoires et recommandés inscrits au calendrier vaccinal en vigueur soient gratuits sans reste à charge pour les personnes concernées ou leurs familles. Il propose en particulier, la création d’une centrale d’achat de vaccins unique afin de favoriser une baisse des coûts."
Dr Lydia Archimède

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